Tu sais que j'aime mettre la main à la pâte.
Tu sais que j'aime les goûts d'ailleurs.
Tu ne te doutais pas que j'aimais les histoires à l'eau de rose.
Je dis "histoires", je devrais dire "recettes".
Je dis "eau de rose", je devrais ajouter "eau de fleur d'oranger".
Tu vois ce que j'entends?
Il est des mots qui font saliver, rien qu'à les voir, rien qu'à les entendre.
Karabige en est un.
Evidemment, là comme ça, je vois bien que ça n'émoustille pas tes papilles.
Attends que je t'explique, ensuite on en reparlera de tes papilles.
Pour une soixantaine de karabiges de la taille d'un pouce, il te faut:
550g de semoule de blé dure très fine (celle de chez Markal qu'on trouve en Biocoop est idéale) / 200g de beurre / 400g de pistaches non salées / 200g de sucre blond / 10cl d'eau de fleur d'oranger / 2cl d'eau de rose
Il te faut aussi prévoir une bonne partie de ton après-midi...
Dans le bol de ton robot, mélange la semoule avec le beurre, 7cl d'eau de fleur d'oranger et 1cl d'eau de rose. Laisse ensuite reposer la pâte pendant 2h au frais.
Profite de de ce temps libre pour décortiquer et hâcher grossièrement tes pistaches. Mélange-les avec le sucre et le reste des eaux de fleurs.
Les 2h sont écoulées, tu peux sortir la pâte du frigo et préchauffer ton four à 180°C. Tu prépares des boules de la taille d'une grosse noix. Tu leur fais prendre alors la forme d'un chinois (je parle de l'ustensile ainsi nommé, bien entendu), dans le creux tu insères de la préparation de pistaches, tu refermes proprement, et tu les roules de façon à en faire de jolis cylindres. Tu enfournes pendant une vingtaine de minutes.
Surtout, tu laisses bien refroidir avant de goûter.
Oohooh, je viens de dire de bien laisser refroidir avant de goûter.
Tiens, regarde la mer en attendant.
Les karabiges sont un délice de la cuisine libanaise et se conservent plusieurs semaines (si tu les caches bien) dans une boîte en fer blanc.